Il y eut un printemps, un été… des passages en un souffle au creux de quelques tornades dont la vie a le secret…
Mais les mots sont là, toujours, encore. Un peu en retard, mais déposés ici dans la certitude que vous ne leur en voudrez pas…
Que, l’automne vous porte, parmi quelques valses d’effeuillages, et au long des soirs d’or qu’il est seul à connaître.
Carole.
Des effluves de nacre dans l’air dispersées
Quelques fragrances aux reflets de liberté
Eparpillant l’ivresse aux accents de muguet
De ces draps de printemps s’éveille un nouveau mai
Tu ne sais pas d’où je reviens
Mes traversées, ce qui me suit
Tu ne sais pas tous mes enfers
Ni la force qu’ils ont forgée
Tu ne sais pas mes importances
Leur place et leur grandeur
Tu ne sais pas toutes mes armes
Tous mes courages
Pour les protéger
Quoi qu’il en coûte
Où nos regards n’épargnent aucun doute
Quand tes mains redessinent chaque route
En lacets d’amour et de déraison
Là où mes yeux défont tes forteresses
Mes doigts viennent enlacer tes caresses
L’encre de la nuit parfois dégouline
Sur l’écran de jours saturés de bruit
Où passe l’amour quand rien ne finit
Ni la peine, le manque, ou bien la bruine
Ce qui creuse le ventre et pleut des ruines
Sait bien que sur le soir même assoupi
L’encre de la nuit parfois dégouline
Les merveilles dans tes yeux
Celles que tu sais encore voir
Viendront enluminer
L’essence de ton coeur
La rareté de toute grâce
Mariée à ta mémoire
Sculptera de dentelles
Les contours de ton âme
Et même si tout se trouble
Le bien, le beau, le vrai
Résisteront
A tout
Et la prochaine fera de même
Elles sont loin toutes ces autres fois
Lorsque le soir sera moins blême
Les draps recouvrent mes froids
Le temps ne cesse de durer
La nuit caresse sous mes doigts
Un souvenir à espérer
Un jour, les mots déserteront mes pages
Mon trajet ne mènera plus où il faut
Mon cœur renoncera à ses voyages
Un jour, rien ne trouvera plus place
Mes yeux auront effacé les mirages
Alors sur mon âme trouveras-tu la trace
De celle
Qui t’aura aimé
Y a-t-il plus que le ciel
Au recueil des prières
Et plus loin que les pôles
Encore quelques virginités
Y a-t-il d’autres contrées
Aux couleurs d’horizon
Et par-delà la nuit
Des nuées d’espérance
Y a-t-il plus que le monde
A l’orée des étoiles
Et au creux de la Vie
Toutes les couleurs de ton aube
Habitent mes nuits
Et depuis tes yeux
Le noir s’est embrasé
Alors du bout des larmes
Se délavent nos cendres
Et la lumière de mes jours
Habille tes étoiles
J’invoque les rafales et tous leurs vacarmes
La beauté du jour qui refuse de mourir
Les embruns du ciel dans l’empreinte de mes larmes
Lorsque la pluie revient embraser mon sourire
Je distille les colères jusqu’à l’essence
Lorsque la vie vient brûler ses incandescences
L’eau figée
La respiration du jour
Le bruissement des secondes
Les percées de lumière
Tout attend
Ma peau
L’air des matins
L’ombre des fleurs
Et tout l’or de la nuit
Tout t’attend
Quand Je t’attends
Où bruissent nos tendresses veillant nos désirs
Tout contre toi mon cœur n’écoute qu’un tempo
Que la soie donne aux gestes emprunts de soupirs
Décomptées en nos nuits sans plus d’autre avenir
Et succède à l’oubli l’orée d’un autre monde
Quand l’ombre du velours effleure le plaisir
Et au seuil du sommeil, là, tout au chaud de toi
S’abrite la douceur jusqu’au bout de nos doigts
Le mal n’aura plus un mot
Ni le noir un souffle
Et la haine mourra
D’indifférence
J’ai déjà combattu
Bien d’autres gravités
Et mes pas ne craignent pas
Les miroirs
Je garde mes secondes
Pour d’autres espérances
Et toutes mes envies
Pour les essences
Et tous les précieux
Nos espoirs, là entre nos bras
Et tous nos instants dans nos lieux
L’incertain délivrant nos pas
Je sais que l’on fera au mieux
Nos doutes, là dans les virages
Et tout notre amour au milieu
Nos doigts épousant le voyage
Je sais que l’on fera au mieux
Si tu te brises
Embrasseras-tu la rage
Qui remet debout
Si tu t’effondres
Arracheras-tu à la nuit
La force du pas de plus
Si tu tombes
Encore une fois
Une fois de trop
Brûleras-tu en ton coeur
L’espérance insensée
Même quand plus rien
Ne voudra croire
Ni s’allumer
Et peut-être le temps nous laissera grandir
Et le matin avoir encore la couleur de ton sourire
Et peut-être le vent s’escortera de nous
Par les saisons de pluie, et quand la terre tremblera
Et peut-être la Vie gardera sauve
L’espérance enlacée à chacun de nos jours
Et si nos pas doivent dérouler la route
Laçant l’incertain à nos semelles
Si nos mémoires doivent unir nos doigts
Seulement une autre fois, plus longtemps peut-être
Si nos âmes doivent reconnaître nos cœurs
Parce qu’ils se savent, depuis ailleurs
Alors
Une dernière fois
Retiens ton souffle
Et où que ça mène…
Viens