Mots de Mars

Chaque année, les Mots de Mars sont imprégnés d’une émotion toute particulière.
Ils ont été les premiers Mots du Mois déposés, il y a désormais trois ans.

Ceux d’aujourd’hui encrent ainsi le début d’une quatrième année de partages poétiques, parce que la poésie est partout, toujours, pour chacun de nous. Parce que le monde nous l’offre sans retenue. Et que nos jours en ont peut-être plus que jamais besoin…

Que ce nouveau printemps vous porte dans ses renaissances et prenne soin de vous…
A bientôt dans les interlignes,

Carole.

 

Sur le jardin du monde aux arômes d’éveil
S’étalent les préludes des temps ranimés
Où la lumière séjourne, où l’air s’émerveille
Où l’herbe perle des traces de cieux nacrés

Et par-delà l’hiver et tous ses matins blêmes
Un jour ou l’autre le printemps revient quand même

 

 

 

Tu n’es ni à côté de moi
Ni même près d’ici
Tu es pourtant partout
Au bout des doutes
Comme des routes
Sur l’envers
De chaque déraison
Et quand la nuit nous traverse
Tu es tous mes voyages

 

De retour
Ou pas tout à fait
De l’amour
Ou ce qu’on en fait

Du voyage
Presque sans valise
Presque sans nuage
Sans aucune emprise

Du passé
Juste quelques briques
De l’imaginé
Et tant de musique

Des fins de jour
Seulement du vrai
De retour
Ou pas tout à fait

 

Te confier
La paix blottie dans ton étreinte
Mes renaissances sur ton épaule

Te déclamer
Chaque renouveau
Dans les lacets de nos phalanges

Mes paroles s’égouttent
A l’encre de mes cils
A l’amont de mes lèvres scellées

Mais les murmures de mon âme
Tes yeux
Les entendent

 

Il y aura du ciel
Des lueurs
Et du bleu

Il y aura des fleurs
Des feuillages
Et du mieux

Il y aura du chaud
De l’éternel
Et du doux

Il y aura des pluies
De l’orage
Et des peut-être

Il y aura du beau
Des cimes
Et des doigts mêlés

Il y aura plus
Plus encore 
Et plus loin

 

Et combien d’autres kilomètres
De secondes et puis d’années
Avant de savoir rédiger
La toute dernière des lettres

Quelles routes à parcourir
Et de pentes à remonter
Juste avant de se reposer
Sans croire que l’on va mourir

Et combien de regards croisés
Et de corps et d’âme mêlés
Juste avant de vouloir rester
Sans cesser de recommencer

 

 

N’oublies rien
De ces jours
De ces battements

Garde tes craintes
Un peu
Rappelle-toi demain
Ce que tu as tant peur
De perdre
Aujourd’hui

Souviens-toi
Que tu es là
Maintenant
Que même après
Tu seras là

N’oublies rien
De la houle
De ces bourrasques
Qui chavirent
Tout

 

Et ça cogne et ça tremble
Car il est presque l’heure
Les instants se ressemblent
Et se savent par cœur

Ce qui reste d’attente
Vient lester les secondes
Des aiguilles trop lentes
Qui tempèrent le monde

Le temps s’étire et semble
Ignorer l’impatience
Et ça cogne et ça tremble
Fragile effervescence

 

Le matin s’est habillé de paresse
La langueur soupire dans l’atmosphère
Les alcools ont abandonné l’ivresse
La lueur de l’aube s’affranchit d’hier

Le matin s’est habillé de tendresse
Et le temps lui pardonne autant qu’il cesse

 

 

Et s’il fallait danser
S’approcher
Se frôler
S’étreindre avant de s’éloigner
Laisser parfois
Les doigts se délier
Pour mieux se rattraper
Et si certains danseurs
Se revenaient toujours
Et liaient encore
Leurs pas un peu plus sûrs
Et si c’était juste ça
Juste ça
S’aimer

 

Quand ma nuit dort dans tes bras
Que mes yeux s’ouvrent sur ton matin
Je garde juste à cet endroit
La douceur dans ton écrin

Quand tu me manques tant que l’air est rare
Que tes murmures tarissent mes larmes
Je garde au bleu de ton regard
Toute la paix qui me désarme

Partagez cela sur: