Cette année, l’été aura longuement étiré ses langues de chaleur pour repousser les prémices automnaux…
La chaleur de l’air laisse doucement place à celle des couleurs, les odeurs de terre humide et de champignon remplacent petit à petit celles des plantes aromatiques et du sable iodé, le son des cours de récréation couvre la quiétude de la sieste estivale, la lumière s’épanche d’avantage… et quelques mots viennent accompagner cette métamorphose saisonnière.
Bonne lecture et joli début d’automne à toutes et tous !
Carole.
Recueillir au creux de tes yeux
Des gouttes de matins
Et laisser couler sur mes joues
La rosée de tes doigts
La nuit ne s’achève
Qu’à l’aube de tes bras
C’est comme si
Tout était différent
Toujours
Mais que rien ne changeait
Jamais
Comme si
L’azur émiettait la pluie
Toujours
Mais que le ciel ne pleurait
Jamais
Comme si
Demain oubliait hier
Toujours
Et qu’aujourd’hui ne mourrait
Jamais
Elle ne sait pas les recettes
Ni les potions, ni les grimoires
Et ses chaudrons sont au placard
Mais elle murmure encore
Les incantations de nulle part
Qui éveillent les airs
C’est au bout de ses doigts
Dans ce qui s’éparpille
Au détour de son sourire
Que sommeille la magie
Les marches manquantes
Que j’ai usées
Les accalmies égarées
De mes tempêtes
Les soupirs trop longs
Jamais relâchés
Les espoirs insoupçonnés
De rose, de mieux, d’encore
La paix de jours anciens
Que ma joue a frôlé
Dans le sanctuaire
De ton épaule
Ta fraîcheur encore tiède
Et ton odeur de terre
Et celle de pluie
Ton goût de châtaigne
Et tes couleurs de miel
Et celles de feu
Tes œuvres en clair obscur
Et ton temps qui raccourcit
Et celui qui s’alanguit
Tes âtres qui convoitent
Les beaux jours assoupis
Des flopées
De mélopées
Me viennent en tête
Qui papillonnent
Et qui fredonnent
Dans ma musette
Soudain quelqu’un
Qui vient de loin
Et qui chantonne
Ce drôle d’air
Cette chansonnette
Presque parfaite
Nos notes à l’unisson
Quand sa voix compose
Ma partition
Des armoires
Pleines d’histoires
Et des mémoires
Plein les tiroirs
Parfois rangés,
Parfois brouillons,
Emberlificotés
Dans les pelotes nostalgiques
Bien au chaud
Dans quelques lainages,
Perdus
Dans des recoins oubliés,
Retrouvés
Dans les fragrances vanillées
#6mots
Il y a ce qui reste
Il y a ce qu’on laisse
Ce dont on se souvient encore
Et même tout ce qui s’efface
Il y a ce qu’on garde
Il y a ce qu’on oublie
Ce que nos nuits nous reprennent
Ce que nos rêves nous rendent
Toutes les fins, tous les débuts
Et tout ce que nous sommes