D’ocre et de flamme, de gouttes et de feuilles, de rouille et de nuances grises, les alentours se parent d’octobre. Les nuages nous parlent d’automne et pleuvent quelques poésies…
Douce lecture et beau novembre à tous,
Carole.
Peut-être chaque chose
A sa place prévue
Le soupir d’une pause
Pour un souffle perdu
Un ciel un peu plus loin
Pour des ailes froissées
Une seconde en moins
Pour une éternité
Rien qu’un peu plus de foi
Pour un autre demain
L’espace entre tes doigts
Pour y glisser les miens
D’une tasse trop pleine en des temps claudiquant
J’ai craint de renverser du liquide brûlant
Ou de choir moi-même d’une chaise estropiée
Avant d’avoir compris j’ai voulu réparer
Les routes boiteuses m’ont appris à marcher
En laissant bancales tables et vérité
Touche moi la joue
Les perles de mes cils
Juste du bout des doigts
Touche moi la main
Marie-la à ta paume
Comme à tes douceurs
Touche mon âme
De l’ombre de tes yeux
Du sourire de tes larmes
Touche mon cœur
Et toutes ses cicatrices
Dans chaque battement
Il sait déjà le tien
J’ai laissé un murmure
Pour l’air endolori
Et pour briser tes murs
Des fenêtres fleuries
J’ai laissé un baiser
Au parfum de nous deux
Interdit et volé
Pour les instants pluvieux
J’ai laissé des caresses
Pour tes plaies à panser
Et pour que ta nuit cesse
Une aube à soupirer
Je me soûle de mots
Qui ne s’encrent nulle part
Les certitudes me manquent
L’ennui tapisse le jour
Et toutes mes errances
Ont délavé la nuit
Je rêve de matin
Aux angoisses dissoutes
D’un frémissement, de quelque-chose
Qui vient vibrer
Sur ma peau et dans mes veines
Assoupies
Et les peurs se dilueront
Dans l’eau de tous les orages
Et la nuit pourra emporter
Nos baisers dans ses errances
Car même quand le silence
Aura couvert mon âme
Ce sont tes mots
Qui sauveront les miens
Des mots s’accumulent entre deux étagères
Et les veines distillent de l’encre bohème
Les sonnets éclosent dans des claquements d’air
Des tasses irisées infusent des poèmes
Les volutes de plumes gravent en paroles
Des fleurs, des voilures, des pensées un peu folles
Aux matins si plein de nous
Dans le vide sous mes doigts
Même au son des rires fous
Non, tu ne me manques pas
Quand la nuit peint des pâleurs
Dans les nœuds faits de tracas
Quand j’ai mal et quand j’ai peur
Non, tu ne me manques pas
En ces lieux encore hantés
Des frissons de premières fois
Près des parfums d’un café
Non, tu ne me manques pas
Laisse-moi jouer le jeu
Tu ne dois plus être là
Alors je veux croire que
Non, tu ne me manques pas
Dans ces temps que pour moi
Tu voudras préserver
Nos déraisons sans foi
Reviendront s’enlacer
Près des fenêtres sans murs
Et des abris sans crainte
Mes failles portent l’armure
Forgée dans tes étreintes
Elle ne sait du monde que ce qu’elle en tremble
Elle ne sait du ciel que les astres perdus
Elle ne voit du jour qu’une musique d’ambre
Elle ne voit de toi que les plaies de ton cœur
Elle ne va autre part qu’au bord des ivresses
Elle reviendra toujours effleurer ta terre
Ses doigts viennent pleuvoir
Des gouttes de magie
Sur les bleus teints de noir
Et les charmes meurtris
Ecoute sa musique
Murmurer des secrets
Quand son regard unique
T’offre la vérité
Et sans jamais rester
Elle inscrit son sourire
Au verso des pensées
Qui te feront guérir
L’ignominie pour religion
Où es-tu liberté chérie
Et qui te protège aujourd’hui
Comment trouver une raison
Ne peut-on même t’enseigner
Qui donc se permet ce mépris
Et ce droit de mort ou de vie
Rien ne saurait le justifier
Tous ces jours de deuils nauséeux
Ne devraient jamais arrivés
Ni l’angoisse venir régner
En croisant des larmes d’adieu
Protégeons-la de ceux qui osent
Tenter de balafrer son nom
Qu’écrivait Paul sur l’horizon
Liberté pleine d’ecchymoses
Les brocarts nocturnes juste au creux de tes paumes
Viennent à effleurer les frissons de mon âme
Tes douceurs de lèvres contre mes hématomes
Apprivoisent l’or de mes prunelles de femme
Porteras-tu nos pas encore
Par le désarroi alourdis
Sans renoncement sans effort
Près des sourires refleuris
Seras-tu vraiment assez grand
Pour toutes nos absolutions
Pour les lieux d’où tu es absent
Pour succéder à nos raisons
Bâtiras-tu nos remparts
Amour, il est déjà tard
Qu’y aura-t-il
Après la nuit
Après la fin
En bas des chutes
Dans l’abandon des désespoirs
Quand le noir se diluera
Dans la résurrection du ciel
Si la mort s’arrête
Si l’on s’éveille
Si l’on panse les plaies
Si ne restent plus
Que des sourires
De la musique
Et de la vie
Tu sais toujours où me trouver
Tu ne rêves que si je dors
Même si je sais qui tu es
Je te dévêts parfois encore
Nos yeux connaissent de nos doutes
Les refuges de ce qu’on tait
Mes voyages pavent ta route
Tes écrins détiennent ma paix
Ne m’en veuillez pas
Si mon souffle se trouve ailleurs
Si mes pas ralentissent un peu
N’en veuillez pas
Aux distances que je ne peux franchir
Aux replis que mon cœur ordonne
Armez vos indulgences
Le repos veille les temps venus
Et la mémoire des effervescences
Ne gardez pas rancune
Car même dans mes absences
Jamais mes retraites ne vous abandonnent
Sauveras-tu
Et mon cœur et mes larmes
Auras-tu
L’étau pour mes douleurs
L’épaule pour mes tourments
Seras-tu
Là quand tout aura changé
Quand l’espoir se déchire
Si les abysses se creusent encore
Sauras-tu
Décimer les heures blêmes
Me découvrir encore
Et m’emmener ailleurs
Quand est-ce que ça s’arrête
Le tapage et la douleur
Y a-t-il d’autres tempêtes
Pour détremper les noirceurs
Et quand est-ce qu’on respire
A nouveau, enfin, un peu
Et que les affres soupirent
Quand est-ce qu’on ira mieux