Le retour du printemps est aussi celui de l’anniversaire des Mots du Mois, qui fêtent ces jours-ci le début d’une sixième année de publication.
Leur rythme a quelque peu ralenti, mais la saisonnalité leur sied davantage.
Embrassant les orées printanières, les Mots d’Hiver viennent clore cette cinquième révolution sous vos regards.
A vous qui les parcourez aujourd’hui, hier, demain peut-être… Merci.
A bientôt dans les interlignes,
Carole.
Quelques grains de temps
Aux reflets d’ambre
Des caresses d’or
Pour traverser l’ombre
Des fils de soie
Irisant l’horizon
Des brins et des brins
Ployés sous le vent
Des méandres de brume
Enlaçant le silence
Balancent de leurs douceurs
Le berceau de l’hiver
Emprunte tous mes rêves
Pour empreindre tes jours
D’un soleil qui se lève
D’un présent sans toujours
Emprunte tous mes pas
Pour empreindre ta route
De couleurs, d’entrelacs
Et de peines dissoutes
Emprunte mon amour
Pour empreindre ta vie
Son coeur et ses contours
De touches d’infini
Nos pertes, nos trahisons
Nos défaites, nos illusions
Nos brûlures à l’âme
De quoi guérit-on jamais ?
Nos erreurs, nos sorties de route,
Nos virages manqués
Nos saisons en abysses
De quoi revient-on vraiment ?
Nos plaies sans suture
Nos allers sans retour
Nous font
Aussi
Eternel invaincu, roi de tous les empires
Erodant, façonnant, renaissant tour à tour
Présent ou infortune, il ne peut que partir
Mais connait tout secret, veillant les vraies amours
Même en serrant les doigts, voulant le retenir
Ou priant qu’il s’enfuit, le temps demeure sourd
Si certaines années filent en un soupir
Parfois rien qu’un instant existe pour toujours
C’était ta main
Ce que murmure ses douceurs
Aux craintes de mes nuits
C’était ta voix
Ce que caresse ses souffles
Aux promesses de l’aube
C’étaient tes bras
Ce que veille leur chaleur
Au creux de tous mes hivers
Toujours
Et même
Bien avant toi
C’était toi
Lorsque plus rien du tout ne trouvera sa place
Que la terre de l’or ne sera distinguée
Sereine qu’à la fin ne reste que des traces
Dans les replis du vent j’irai me reposer
Quand tout voudra n’être que ce qui nous dépasse
Une ondée de soleil viendra me réveiller
Bulle la vie
Viens ciéler sur la mer
Et océane les peines
Pétale le printemps
Et soleille l’amour
Même où lune la nuit
Il restera des traces
Dans le ciel, sur ma peau
Celles qui ne s’effacent
Qu’à l’usure des flots
Il restera des traces
De toi, de nous, les nuits
Où aucun bruit ne lasse
Le sommeil qui s’enfuit
Il restera des traces
Des paix et des brûlures
Quand nous aurons fait place
A des saisons futures
Il restera des traces
Après la fin de nous
Après le temps qui passe
Et nous serons partout
Dénouer les secondes dans leur défilé
Vriller les aiguilles aux contours des cadrans
Tant vieillir que la vie sera ressuscitée
D’un espoir entraver les rouages du temps
Nos histoires, nos fois ne font rien que passer
S’oublie même ce que l’on croit si important
Sur les toits
Dans les rues
Dans nos rêves
De l’enfance à l’automne
Dans la solitude des foules
Sous l’immensité du ciel
Danse
Sur la musique des jours
Embrasse
Ce que veille hier
Et hurle
Tes prières
Pour le monde
Jusqu’au silence
Des paix
Je fais la paix dans ton armure
Quand les passés livrent bataille
Et je contemple tes murmures
Lorsque la musique s’éraille
Je rêve au long de nuits éteintes
Quand tes yeux promettent le jour
Je n’entends plus que tes étreintes
Lorsque tes bras parlent d’amour