L’hiver aura cédé aux impatiences printanières, laissant éclore les mots semés au gré des bises.
Le temps file et ” ne se rattrape plus”, aussi les Mots du Mois ont-ils pris du retard. Mais, à vrai dire, cela ne les inquiète pas vraiment, car l’instant où vous les croisez importe peu, pourvu qu’ils parviennent à vous offrir de vous attardez…
Douce fin d’Automne.
Bien à vous,
Carole
L’on dirait que le ciel descend à nous toucher
En floconnant le monde poudré de lenteur
Et tandis que s’ébrouent les feux dans les foyers
Soudain l’hiver clame son ode à la blancheur
Tous les printemps
Ont éclos
Quand tes lèvres
Ont saisi
Mon sourire
Au début la lumière était bien trop timide
Et le noir s’imposait en ses teintes arides
Mais le jour enlaça la nuit qui renonça
A l’instant où l’aurore a fait le premier pas
La délicatesse
C’est un frôlement
De tendresse
Dans un soupir
Du temps
Quand le vent est violent
C’est en s’émerveillant
Sans peur, en se livrant
Qu’on s’évade en volant
Quand le temps est refrain
C’est en restant distant
De tout ce qui attend
Que tant arrive enfin
En ces lieux éclairés de l’ombre de tes ailes
En ces temps dont l’espoir s’emprunte à tes promesses
Je suis sauve
En ces temps où le mal s’habille de paresse
En ces lieux dont l’hiver révèle l’essentiel
Je suis sauve
Elle est habitée de lumière
Et ses murs jouent de la musique
Elle est fardée d’un peu de brique
Vêtue de bois, drapée de pierre
Sa voix murmure, grince et craque
Chantonnant du toit au plancher
Et déferlent dans le grenier
Les souvenirs comme un ressac
Tu as emporté
Un bout de mon corps
Et tu y es mort
Cette part de moi
N’est pas ta victoire
Mais ton cercueil
Je suis là aujourd’hui
Et mes cicatrices
Clament la Vie
La lumière tutoie
Le jour sous son voilage
Le ciel frémit cent fois
Allumant les nuages
Sous les tiédeurs solaires
Parfois l’hiver pâlit
Invitant un répit
De doux et de lumière
Un instant, quelques soies
Brodées d’enluminures
Font perler leurs dorures
Éconduisant le froid
Aimer
C’est devenir soi-même
Et le temps en passant
A dépassé le vent
Venant d’auparavant
Pas à pas droit devant
Se vantant du passé
Dont il pose les pavés
Toujours pour avancer
Vouant ses brèves trêves
Aux parvis des instants
Où il se suspend
Au bonheur à venir nous faisons les doux yeux
Lui ouvrant grand la porte de nos espérances
L’invitant en demain tel que dans nos enfances
Conjuguant au futur ce qu’il y a de mieux
A miser l’incertain n’oublie-t-on pas l’essence
Le fugace est l’accord du temps le plus heureux
Un instant de bonheur
C’est l’éternité d’un souvenir
Les ambres du soleil recouvrent de l’audace
Irisant les ruisseaux, s’éployant dans l’azur
Et tandis que le froid renonce à ses menaces
Les renouveaux pépient une ode à la verdure
Les couleurs éclosent, les ailes se défroissent
Auspices du printemps délayant ses peintures
Au gré de mes voyages
De sables en écume
De vagues en nuages
Et survolée de plumes
Je danse avec la lune
Sans jamais la rejoindre
Azurant les lagunes
Quand le jour vient à poindre
Je renonce aux tempêtes
Pour des temps Pacifiques
Quand les bleus me revêtent
Et que le ciel abdique
En mes pays profonds
Habitent mes mystères
Et la vie à foison
Celle dont je suis mer
Tout autour
Ici et ailleurs
Dans l’air
La mémoire
Sur la peau
En ce qui est
Ce qui nous manque
Ce qu’on espère
En chacun de nous
La poésie
Nous relate
Mieux
Que tout autre
Ce matin,
L’amour m’a réveillée
Il avait ton sourire
Bien trop longtemps la nuit a endormi mes rêves
Pâlissant les aurores, estompant les émois
Mais mon cœur a tremblé aux douceurs de ta sève
Et mon âme a frémi aux prémisses de toi