Le cœur du plein été bat dans les chemins creux écrasés de chaleur. Les nuages sont des bienfaits, l’averse, un espoir…
Dans l’attente d’instants plus frais, les mots d’août ont quitté leur plume pour s’offrir à vous en ces temps de rentrée.
Agréable lecture et doux mois de septembre à tous,
Carole.
Tu glisses au long des frissons
En t’égouttant des toits brûlés
Tu mues l’écrasant en nuées
La terre entonne ta chanson
Exilée de l’azur des cieux
Tu reviens étoffer les sources
Rendre la rivière à sa course
Des larmes d’été plein les yeux
(Ode à la pluie d’été)
Ce qui demeure
Quand s’épuisent
Nos vanités, nos artifices
Quand les déraisons
Sont sagesse
Et la folie
Juste mesure
Ce qui nous soigne
De l’incurable
Quand le futur
N’est plus que veille
Ce qui nous réchauffera
Quand le printemps
Ne reviendra plus
Seul
Ce qui compte
Si tu veilles mes paix
Mes guerres guériront
Et je ne m’enfuirai plus
Si tu me gardes libre
Si tu ignores l’ordinaire
Je tuerai la lassitude
Et nous danserons même si
Nos pas se désaccordent
Si tu écoutes mon silence
Il te dira tout
Je renverrai le temps
Si tu es mon oubli
Tu es toutes les raisons
Quand s’épuisent
Nos vaines ambitions
Quand sont usés
Nos courses
Nos débâcles
Nos inutiles
Ne demeure que toi
Entre nos failles
Et nos bonheurs
Pour avancer encore
Pour guérir
Se relever
Et mourir
Sans regretter
(Amour)
Je n’apprendrai jamais
Vos codes, vos façons
Vos jours raisonnables
Encore moins vos bonheurs
Je ne saurai jamais
Vos bornes, vos pareils
Les normes et les tiédeurs
Je n’apprendrai jamais
Ce qui ligote
Les rêves aux habitudes
Les demains aux hiers
Le cœur aux prudences
Des anges suspendus
Aux fragments de temps déchus
Des aiguilles sans boussole
Au nord des horloges
Des océans d’âmes
Noyant les larmes des vagues
Des orages d’instants
L’espace d’un soupir
Quand la rosée ruisselle
Quelques gouttes de grâce
Si tu veux
Faire des fins d’autres débuts
Et des soirs
Les prémices d’autres matins
Ne me promets rien
Si tu veux
L’horizon pour seule limite
De l’être
Pour seul avoir
Ne me promets rien
Si tu veux
Faire du temps un compagnon
Et des incertitudes
Un chemin
Ne me promets rien
Si tu veux
Faire de l’oubli un souvenir
Et de nos moments
Une éternité
Ne me promets rien
Car les jamais sont au creux
De tous les serments
Et je serai là
Sans rien te promettre
Aujourd’hui
Demain peut-être
Toujours
Peut-être
Des fleurs volantes
Tatouées à ma mélodie
Des libertés folles
Collées sous mes semelles
Des grains de magie
Semés de mes doigts
Des bouts de nuage
Frôlés par mes cils
Des passions hurlantes
Bordées de silence
Du cristal, des incantations
Entre les soupirs de mon piano
Je sais qu’elle est là
Dans tes douceurs offertes
Chacune de tes splendeurs
Juste là
Au creux de tes grâces
Et de nos privilèges
Encore là
Malgré mes maladresses
Et toutes mes erreurs
Toujours là
Quand ta force suture
Les entailles de mon âme
A me brûler les veines
Elle se trouve
Entre les accès du ciel
Et les tremblements de la terre
A chaque foulée
Quand tu m’ouvres la porte
Le vent pour seul guide
Vers tes nébuleuses
Et tes essentiels
Tu l’abrites
Et la révèles
Quand elle explose
Dans chaque atome
Dans chaque esquisse
Incomparable
Indicible
Ineffable
Et moi je ne suis
Que redevable
De l’inestimable présent
De la joie
Arrimée à tes crins
Celle que tes galops soupirent
Et que leurs sillages constellent
Soupirs et mélopées
Rires éclatés
Bris de violoncelle
Et soudain
Le bruit se meurt
Foule et crépitements
Battements en chœur
Mélanges de voix
Et soudain
Le bruit se meurt
Galopade de murmures
Embrassades et saluts
Élégance révérencieuse
Et le calme
Tourne la page
Parce que tu sais
Tout ce que je planque
Mes ténèbres comme mes étoiles
Parce que tu sais
La prison de mes fuites
La liberté qui me retiendra
Parce que tu sais
Ce qui flambe dans le soir
Sur les fleurs de ma peau
Mes aurores écouteront
Ce que tes nuits leur promettent
Qu’y a-t-il d’autre
Que des contresens
Des nords perdus
Des rêves déboussolés
Qu’y a-t-il de plus
Que des notes de pluie
Des reflets de rivières
Des orages de liberté
Qu’y a-t-il
Après les virages
Après les passions
Après l’océan
Et quand le temps
A disparu
#6mots
Si aucun frisson
Ne court plus
Si aucune passion
Ne vibre plus
Si aucune musique
Ne résonne plus
Alors ma plume asséchée
Deviendra exsangue
Et tous mes mots
Se tariront
Et tous mes poèmes
Se tairont
Et mon ciel éteindra
Ses étoiles