Les petits miracles de résurrection s’accumulent partout, la pâleur s’estompe sur la palette environnante, grignotée petit à petit par la vivacité du pinceau printanier… Quelques lainages traînent encore sous des baleines de parapluie. Au creux d’Avril, la saison s’installe lentement, le jour déployant la lumière chaque jour d’avantage.
Quelques mots ici, pour accompagner le matin du printemps si précieux à mon cœur…
Bonne lecture
Et à bientôt dans les interlignes…
Dans le terreau de mes mots
Croissent des pétales
De fleurs qui dodelinent
Dans les parfums du jour
Dans le ciel de mes pages
Tournoient des tires d’ailes
Des flocons à recueillir
Pour saupoudrer l’ordinaire
Mes contes bourdonnent
Dans les traînées d’azur
Des nuées de papillons
Elle qu’il ne connait pas
Il sait déjà
Son ciel et ses murmures
Son âme qui l’effleure
Elle qu’il ne connait pas
Il sait déjà
Ses colères assoupies
Dans la soie de ses matins
Elle qu’il ne connait pas
Il sait déjà
Sa chaleur contre lui
Et tout l’espoir qu’elle abrite
Elle ramasse des éclats
D’étoiles et de particules
Qu’elle disperse au hasard
De ses battements de cils
Elle poudre des nuées
Et noue de fils d’or
Des songes et des lucioles
A des croissants de lune
Elle flâne à cloche-pied
Sur le rebord des nuits
A la frontière des galaxies
Tout est si étrange
Vos mots, vos sourires, vos visages
Pourrez-vous comprendre
Que mes yeux n’accommodent pas
Vos absences de merveilles
Que le monde s’appréhende
De bien des manières
Que certaines terreurs
Se terrent dans l’ordinaire
Tout est si étrange
Vos idées, vos bonjours, vos futiles
Pourrez-vous comprendre
Que ce qui fait sens
Pour vous, pour moi
N’emprunte pas
Le même chemin
Mais que nous pouvons
Marcher côte à côte
Et peut-être que vos yeux
Emprunteront mes regards
(Autisme)
Ces moments de bascule
Ces planchers qui s’ouvrent
Ces moments que recouvrent
Tous ces pas de recul
Rien n’est sûr et tout fait peur
Et la corde glisse des mains
Dans ces chutes sans fin
Sans amorti, même sans pleur
Le parapet cède, le ciel s’élude
Dans les brumes de solitude
Demeurer
Sourd aux raisons
Ne plus entendre
Que le boucan des pulsations
Ne plus sentir
Que le sang qui bouillonne
Renoncer
A renoncer
A l’essence de nos clartés
N’avancer
Que pour ce qui court
Sous la peau
Ne plus jamais déroger
A l’insensé
Ni aux flammes
L’amour n’est pas
Dans ta chaleur
Ni dans ce que je t’offre
L’amour n’est pas
Deux qui deviennent un
L’amour n’est pas toi
L’amour n’est pas moi
Il s’emprunte
Dans l’espace qui nous sépare
Dans le temps qui nous oublie
Il s’effleure
Dans nos confiances
Et nos absences
Ces instants où tout attend
Distendus entre deux dates
Un temps tardif qui frelate
Des interludes peu fréquents
Fistules d’heures, sans préambules
Dont les horloges craquent les fusibles
Fugaces équilibres, secondes funambules
Dérogent à l’oubli comme aux impossibles
J’espère
Que les doutes ont tort
Que chaque voile recèle
Des fenêtres ouvertes
J’espère
Que le temps comme le marbre
Graveront de mon sang
L’acier de tes espoirs
J’espère
Que tant qu’ils se chercheront
Nos doigts garderont sauves
Les promesses de nos silences
Je veux vivre
Tout
Rien
Plus loin encore
Que ce qui me brûle les veines
Et me laisse désarmée
Que les crêtes
Précédant le vide
Les fonds dont seule la lumière
Nous extirpe
Les magnificences
Dont les mots s’exemptent
Les souffles
Que la beauté retient
Pleurer
Aimer
Rire
Et
Voler
Cent sept ans pour s’ériger
Et des siècles de prières
Les tintements de la paix
Et Victor en bandoulière
Pauvreté même sans croyance
La Belle protège tous de ses tours
Puissent les miracles par chance
S’échapper pour elle de sa cour
Ta capitale défigurée
Pleure ta lumière rosacée
La mémoire commune de nos âmes
Ton chœur perdu est Notre Drame
Et pour quelques bribes d’infini
J’effeuillerais les cieux
De chaque pétale de lune
Je dépouillerais la nuit
De toutes ses ténèbres
Et pour quelques gouttes de toujours
J’escaladerais l’horizon
Jusqu’au seuil de tes yeux
Je noierais l’océan
Dans les larmes de mes dunes
Attire-moi
Jusqu’à tes paumes
Où la soie s’embrase
Emmène-moi
Jusqu’à tes lèvres
Où les miennes guérissent
Conduis-moi
Jusqu’à ta peau
Où mes frissons résonnent
Entraîne-moi
Jusqu’aux grâces
Enchaînées aux fièvres
Garde-moi
Dans l’écrin de nos nuits
Contre nos abandons
Il est
Même des jours
Que l’on voudrait pluvieux
Des attentes
Que l’on aimerait sans fin
Même des nuits
Sans plus de matin
Des vacarmes
Un peu trop silencieux
Il est
Même des azurs
Où l’on cherche l’orage
Des libertés
Auxquelles on lie ses mains
Même des miroirs
Qui ne reflètent rien
D’autres gloires
Sans aucun courage
Quelques gouttes d’hier
Au fond de mon verre
Saveur douce-amère
Accent de chimère
Un nuage de rêve
Tangue dans ma tasse
Demain laisse sa sève
Porter mes guerres lasses
Et aujourd’hui mélange
Aux effluves de printemps
Les breuvages qui s’échangent
Des goûts de firmament
Quand le temps soupire
L’interlude du bonheur
Que les passions irisent
Les fleurs de la peau
Quand les déluges décomposent
Les passés à venir
La route se perd
Par les détours clandestins
Où l’émotion recueille
Les larmes de la beauté
Puisque plus rien ne prévaut
Puisque tout est perdu
Puisque même la musique
N’a plus de mœurs à adoucir
Je t’aimerai encore
Puisque tout me fait peur
Puisque tout est si dur
Puisque même la douceur
N’a plus de musique à jouer
Je t’aimerai encore
Pour que les doutes se fanent
Pour que nos doigts se retrouvent
Qu’il nous reste des éclats
Je t’aimerai encore
Pour que le temps nous oublie
Pour que le velours drape nos nuits
Que les étoiles s’en rappellent
Je t’aimerai encore
Il y a tant
De plus grand, de plus loin
A poursuivre
A rejoindre
Il est temps
De faire partie
De tout ce qui nous dépasse
Sans plus de peur, sans plus de liens
Et tout autant
De vivre par ce qui nourrit
Le sang, l’amour, les larmes
Sans plus rien d’autre
Que nos essences
Brin de sourire, bout de lumière,
Bref soupir de l’atmosphère
Un peu d’eau, des grains de sable
Et du vent porté par des fables
Dans les fêlures de l’ombre du temps
Au bord des trottoirs, près des instants
S’arrêter enfin, oublier la course
Et laisser la pluie devenir la source
Quelques mots
Juste pour toi
A garder où tu voudras
Dans les replis d’un désordre
Où ceux de ta mémoire
Quelques mots
Qui ne disent rien
Parce que rien ne suffira
A tout l’espoir entre tes bras
A nos libertés sauves
A toutes les peurs qui se meurent
Dans l’aube de tes yeux
#6mots
Tout va vite
Jour et nuit
Et pourtant
Plus rien ne dure
Nous vivons dans une
Inertie instantanée
Tout le monde
Veut tout savoir
Mais tout le monde
S’en fout
Nous vivons dans une
Omniprésence indifférente
Je marche dans
Les courants d’air
Et sur les cirrus
D’autres hémisphères
A la lumière
Que l’ombre éclaire
Ici, ailleurs
Et bien plus loin
La voie libre
Et sans refrain
Au-delà du seuil
Des nuits d’hier
Je marche dans
Les courants d’air
Peu importe
Les fêlures du ciel
Peu importe
Que l’horloge se presse
Il est trop tôt
Pour renoncer
Les regrets meurent
De n’être nourris
L’oubli demeure
Fidèle amant du temps
Tout réinventer
Est la seule urgence
Seuls les rêves vécus
Deviennent éternels