Des couleurs s’éparpillent dans le sillage des ailes, les crépuscules s’allongent jusqu’à vouloir saisir l’aube, la vie fourmille de lumière , berceau de tant d’éclosions… Le printemps s’emballe, et mai respire !
De quoi guider la plume au long des courbes de mots, déposés ici pour accompagner vos yeux en cette si belle saison.
Bonne lecture,
Et à bientôt dans les interlignes,
Carole
Vous m’êtes inconnus
Je ne le suis plus tout à fait
Pour vous
Lointains riverains de mes îles
Je dépose chaque mot
Pour vous
Confidents anonymes
Veines de mon encre
C’est vous
Toutes mes phrases
Perdent raison
Sans vous
(A mes lecteurs)
J’ai perdu mes larmes
Autour de la mer
Reforgé des armes
Au fond de la Terre
Pour livrer bataille
Le cœur grand ouvert
Peau, robe, écailles
Caressés par l’enfer
Il est tant d’inconscience
Si peu de volontés
Des guerres perdues d’avance
Et des rages à sauver
Un peu perdue, souvent seule
Le regard sculpté d’enfers
Pavés de merveilles
Les veines brûlées de vie
Et des bleus à l’espoir
Vous savez qu’elle n’est là
Qu’entre deux parenthèses
Qu’elle marche sur les tangentes
Insaisissable
Bien trop libre
Affranchie
De toutes les pesanteurs
Laissez-moi croire
A d’autres imaginables
Aux virages, aux revirements
A quelques inespérés
Laissez-moi croire
Que la raison a tort
Qu’il restera des insouciances
Que bientôt sera bien plus tard
Laissez-moi croire
Aux consciences des éveils
Aux augures encore bons
Au bout du vol des oiseaux
Mes errances et mes certitudes
Tout ce que je ne crois pasJe porterai
Mes colères et mes rages
Ce qui me vrille les entrailles
Des ponts et des arches
Au-dessus des abîmes
L’avoir et l’apparence
Et tous les jours sans musique
J’ai voulu le bonheur
Entre le ciel et la terre
Entre les brumes et l’éther
Pour pardonner des erreurs
J’ai frôlé le bonheur
Dans une traînée de lumière
Au long des failles de pierre
Pour recueillir des pleurs
J’ai perdu le bonheur
Dans l’océan des autres
Dans ce que je croyais nôtre
Parce que fanent les fleurs
Je n’ai croisé le bonheur
Qu’auprès de l’éphémère
Où la soie panse le fer
Dans les replis du cœur
Elle danse auprès des fleurs
Dans les marbrures d’une robe ailée
Sur la nacre des pétales
Dans des boucles d’air et d’or
Elle danse auprès des fleurs
Des jours de sucre et de labeur
Semant encore les lendemains
D’autres fruits, d’autres couleurs
Qu’en sera-t-il
De nos croyances, nos illusions
Quand les fureurs délivrées
Feront pencher l’horizon
Qu’en sera-t-il
De nos essences, de nos raisons
Quand nous comprendrons
L’insignifiance de nos importances
Qu’en sera-t-il
De l’amour
Quand il ne restera plus
Que ça
Embrase mes détours
Et mes contours
Et défais mes atours
Je te suivrai
Encore plus loin que là
Où s’oublient les limites
Embrasse mes velours
Mes allers, mes retours
Et épouse mes pourtours
Je te suivrai
Encore plus loin que là
Où les brasiers
Libèrent la nuit
Un miracle a croisé une comète
Elle qui filait sans regarder
Sur une voie sans queue ni tête
Elle a souri, l’a emporté
La comète a croisé une planète
Sur son chemin de bleu paré
Elle l’a frôlée, à peine discrète
Pour son miracle y déposer
Entends-tu
Ce qui hurle quand je me tais
Ce qui chante quand je souris
Entends-tu
Ce qui pleure quand je prie
Ce qui se terre dans mes replis
Entends-tu
Ce que mes lèvres scellent
Ce que mon cœur ruisselle
Entends-tu
Ce qui pleut sur mes pavés
Ce qui résonne dans ma musique
Je laisse ici
Traîner des débris d’âme
Mes pluies encrées de drame
Comme des éclaboussures
De cœur, de ses ratures
Dans mes palabres constellées
De débords de plénitude
De légèreté en altitude
De prodiges et d’envolées
Je laisse ici
Voler des éclats
Que le vent émiettera
Chasser les fantômes
Commencer par les fins
Et perdre l’envers
Pour retrouver l’endroit
Il faudra
Rire sans raison
Ne reconnaître aucun tort
Et vouloir mourir
Pour guérir de tout
Il faudra
Marcher tout droit
Avec nos travers
Et haïr l’amour
Sans y renoncer
Quand tes doigts entaillent
L’impatience de mes velours
Enserrent la nuit à ma taille
En éludant l’ébauche du jour
Ils sculptent les détails
Des lignes qu’ils parcourent
Ils pactisent comme ils bataillent
Avec mes flammes, mes contours,
Ma peau de retailles,
Mes contre-jours
Certains rêves passent
Et s’oublient comme ils viennent
Quand les matins ressassent
Des coups perclus de haine
Certains rêves traversent
La nuit jusqu’aux paupières
Ils tombent à la renverse
Au pied des murs de pierre
Et puis des rêves s’accrochent
Aux rebords de l’aurore
Des possibles plein les poches
Pour demains, des trésors
Ces rêves-là se suivent
Dans les creux et jusqu’aux cimes
Sur les torrents, même sans rives
Le fond du ciel pour seul abîme
Pourvu que mes pas
Entraînent la route
Que le paysage se pose
Sur mes regards
Pourvu que la rive
Atteigne mon voyage
Que les conclusions
Mènent aux raisons
Pourvu que les leçons m’apprennent
Que la peine vaut tout
Que les clés sont inutiles
Aux portes ouvertes
Même si mes erreurs s’entassent
Si les doutes étoffent mon oreiller
J’aurais essayé
Même saoule de déboires
Sous mes parapluies d’orage
J’aurais essayé
Et pour les restes de raison
Chaque trace de victoire
Pour tous les peut-êtres
Et tous les impossibles
J’essaierai
Encore
J’ai brûlé mes liens
A la chaleur de tes bras
Rallumé chaque lueur
A l’ombre de tes yeux
J’ai froissé hier
Pour un seul de nos demains
Craché la peur
Par-dessus ton bastingage
J’ai hissé ta grand-voile
Pour barrer mes voyages
Arrimé mes songes
A l’encre de tes nuits
Seul le silence
Émeut la musique
Et les souffles retenus
A l’aune des stupeurs
Seul le silence
Epèle chaque mot
Et convainc le temps
De lire les suspensions
Seul le silence
Omet tous les futiles
Et brode l’essentiel
Au fil des prières
Et puis un soir, sans te connaitre
Ton étreinte recueillit mes larmes
Sans retenue, sans pudeur
Et puis un soir, sans te connaitre
Ma peine croisa tes bras
Qui la serrèrent à la détruire
Et puis un soir, sans te connaitre
Ma force savait pourtant
Déjà la tienne
#6mots
Mais ce n’est que le début
Quand les achèvements
Murmurent les promesses
D’autres préludes et
De nouveaux commencements
Mais ce n’est que le début
Quand les nuages
Grisent le ciel
Ailleurs se reflètent
Leurs revers d’argent