Mots de Décembre

Décembre fut un mois mouvementé, et les mots furent plus rares.
Néanmoins, c’est avec le même plaisir que je vous les dépose ici, avec beaucoup de retard. Les mots de janvier seront de ce fait rapprochés !
Dans l’entre-deux, que la lecture vous soit agréable, et que quelques chaleurs d’âtres viennent adoucir les rigueurs de l’hiver.

A très vite,

Carole.

 

 

Comment peux-tu prétendre
Que des nuées d’espoir vrillent les cieux
Qu’il suffira d’attendre
Que nos vœux traversent cent mille lieues

Comment peux-tu prétendre
Que rien n’est grave s’il y a des raisons
Qu’il suffira d’apprendre
A saupoudrer les dunes d’horizon

 

 

Demain reviendra-t-il
Encore si souvent
Et jusqu’à quand

Que seront les jours
Imbibés de nuit
Et jusqu’à quand

Fera-t-il plus clair
Sans toujours ni jamais
Et jusqu’à quand

 

 

D’une histoire sans banalité
Au goût de nos pays
A la trame d’amitié
D’improbables réunis

D’une rencontre musicienne
Qui n’a pas eu lieu
Poitevine ou londonienne
De nos vies à nos aveux

S’effacent sans malice
Des distances atrophiées
De crêtes en abysses
De liens en réalités

 

Je voudrais rembobiner
Les fils tissant mes rêves
Défaire leur trame ailée
Voler des nuits de trêve

Savoir plus tôt
La valeur de certains jours
L’incertitude des mots
Les jamais des toujours

Entre mes doigts
Cacher d’autres prières
Des rayons de lumière
Et oublier le froid

 

Même

Si je ne pouvais plus
Éveiller tes matins
Etre les fragrances
De tous tes parfums

Tu n’oublieras rien

Si je ne pouvais plus
Faire de mon corps le tien
M’endormir dans tes songes
Et marier nos phalanges

Tu n’oublieras rien

Même

Si je ne pouvais plus
Te murmurer mon cœur
T’offrir de la musique
Promettre mes étoiles à tes nuits

Tu n’oublieras rien

Car il n’y a pas d’absence
Pour les âmes
Qui se sont attendues
Qui s’attendront encore
Qui se retrouveront

Toujours

 

Repeindre des matins
Quand le ciel s’évapore
Et qu’un songe s’endort
Au creux des nuits sans fin

Offrir sans prendre rien
Saupoudrer le décor
D’un peu de doux et d’or
Pour les autres et les siens

 

Ne traine
Ni tes pas, ni tes heures

Ne renonce jamais
A tes autrements, tes mieux, tes plus

Suis toujours
Ta seule boussole, vers tous ses nords

Laisse vibrer
Ta peau, tes pleurs, tes sourires éperdus

Avance encore
A cloche-pied, à genoux, bancal

Jusqu’à tes pôles
Jusqu’à tes plus loin

 

Et je prie le temps
De s’étirer
De s’arrêter
D’oublier qu’il devra
Me manquer

Et je prie le temps
De s’offrir encore
De permettre
A mes aurores
De renaître

Et je prie le temps
D’effacer l’urgence
D’omettre l’usure
D’être encore un peu
Inestimable

 

Même si leurs couleurs éclatent
Si leurs pétales s’habillent de matin
Si leurs effluves s’ébattent
Les fleurs sont faites pour le jardin

Même si la rosée les pleure
Si d’autres vases se brisent en vain
Si les bouquets embaument les heures
Les fleurs sont faites pour le jardin

 

 

Je voudrais chaque moment m’abreuver de flots
De mots et de phrases, de rêves de papier
A la source de la vie, au bord des ruisseaux
Les lâcher au vent auprès d’autres envolées

Laisser l’encre de mes veines dicter encore
Les parchemins poètes où glissent des pluies d’or

 

 

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