Les lainages chassent la bise, les chaussettes épaisses enveloppent les orteils, et le bal des dernières feuilles s’enflamme avec la valse de l’hiver faisant une discrète entrée.
Les mots de décembre sont évidemment l’occasion de vous souffler des voeux de douceur et de rêves, de résilience et d’espoir tout au long de l’année qui s’entame à peine.
En espérant que la lecture à suivre puisse aider à indiquer cette voie…
Bien à vous tous,
Carole.
Des clés
Pour des verrous égarés
Parmi le parfum des fleurs
Des indices
Pour des mystères oubliés
Derrière les collines
Des empreintes
Pour des pas perdus
Sur le coton du ciel
Des mensonges
Pour des vérités couchées
Au fond de l’océan
Ne faites pas semblant
De connaitre, de comprendre
Vous ne savez pas
Ce qui anime mon cœur
Soyez juste là
Où vous devriez être
Sans jugement, sans mépris
Pour ce qui vous échappe
Dépassez vos bornes
Le bonheur n’est pas seulement
Où vous l’imaginez
Et n’a ni coupable
Ni victime
Nos absences ne changent rien
A nos bulles entrecroisées
A nos larmes qui se comprennent
Au soutien de nos épaules
Nos années ne changent rien
A nos sourires fidèles
Dont nous seules
Détenons le secret
Ce qui nous change ne change rien
A nos confiances
Ni à nos liens
(Ode à l’Amitié)
Quand tout me fait peur
Que rien ne se distingue plus
J’enfile mon armure de palabres
Et mon bouclier de phrases
Je m’évade en mots
Et m’abrite sous une plume
Dans un monde où je ne croise
Que des rêves et des refuges
Je traverse la nuit
Sans la voir vraiment
Quand les silhouettes
N’ont plus d’ombre
Quelques lueurs survivent
Dans un balai lointain
Défiant les noirceurs
Et ce bruit lancinant
Hypnotise les secondes
En rythmant les kilomètres
Je traverse la nuit
En me demandant
La couleur de l’aurore
J’aimerais te dire
L’éternité de tes bras
Mes aurores au creux de tes paumes
J’aimerais t’avouer
Tout ce que j’accroche à tes doigts
Mes rêves dans l’écrin de tes nuits
J’aimerais parler
Au rythme de ton métronome,
Qui bat la mesure de mes contretemps
J’aimerais te confier
Mes renaissances contre ton épaule
La paix blottie dans ton étreinte
Et te déclamer
Les routes de mon cœur
Dans les lacets de nos doigts
Mes paroles s’impriment
A l’encre de mes cils
Sans dépasser mes lèvres
Mais le murmure de mes mots
Tes yeux
Les entendent
Tout change
Toujours
Les fenêtres, leurs paysages
Les ruines de ce qui ne vit plus
Que dans la solitude
De nos mémoires
Le leurre de l’éternel
Le miel des sourires
La nostalgie qui empoigne
L’indocilité des nuits
Les impressions
Les soleils levants
Tout change
Toujours
De mes lèvres s’échappe le silence
Qui hurle ce que je ne sais pas dire
Elle tourne et vire sans aucun sens
La toupie où ma tête chavire
Ni vraiment différente ni tout à fait semblable
Les pas traversant un désert sans sable
Étrange ou fabuleuse à vos yeux assassins
Entre d’autres parenthèses et vers d’autres demains
Je regarde comme de loin
Chaque instant, chaque choix
Et je vois, et j’ai peur
De l’absurde et de l’indifférence
Muette face aux aveugles
Je hurle dans le silence
Et je vois, et je pleure
Le spectacle qui s’éteint
Ce qui reste n’est qu’agonie
Et chaleur qui monte encore
Il connait les secrets
Que lui confient mes bras
Les rêves que mes yeux déposent
Derrière ses paupières
Dans ses étreintes reposent
La tombe de mes colères
Je serre entre mes mains
Tout l’espoir né de sa chaleur
Et s’épanouit dans ses matins
La musique des jours sans peur
Si nos regards apprenaient
Que rien n’est normal
Ni plus banal
Si nos yeux oubliaient
Les pâleurs de l’habitude
L’édulcorant du quotidien
Si nos prunelles demeuraient
Béates des merveilles
Et le témoin chaque jour
De l’extraordinaire ordinaire
Délitant nos lassitudes
L’océan peut rejoindre le ciel
Et le feu broder des flocons
L’été ne croise jamais l’hiver
Les étoiles peuvent veiller l’enfer
Un instant défier l’éternité
L’hiver ignore l’été
L’écho peut vibrer de silence
Le vide emplir l’espace
Depuis ton été
Mes hivers ont moins froid
Je vis
Sur une planète en ruines
Où ma sueur rejoint
Le désert galopant
Où mes larmes coulent
Dans la peine acide
De chaque océan
Où mes étoiles expirent
L’espace dévasté
D’orgueil et de mépris
Toi que je croise
Pas plus que moi
Tu n’es coupable
Coupable
Nous le sommes
Tous
Je veux garder
Mes espoirs insensés
Ma musique volante
Mes rêves de plus
Et quelques roses
Qu’il me reste
La passion encore
Des pagailles, des larmes
L’envie dans les veines
Et quelques roses
Il peut bien ne rester
Que des bleus, des illusions
L’hiver aura une fin
Si éclosent encore
Quelques roses
Je piétine les masques
Que j’ai trop portés
J’oublierai d’être
Le discret caméléon
Je me lève enfin
De l’aurore plein les mains
Les semblants abandonnés
Au pied du lit
Je vous laisse paraître
Depuis mes ailleurs
Et je cueille à chaque regard
Mon être et ma liberté
L’autre monde
Où tu m’emmènes
Est là d’où vient ta force
Et celle de ma fougue
Où les caresses frémissent
Contre ta robe de soie
Où la splendeur d’autres choses
Renonce à tes envols
Et l’air qui souffle
Dans ta légèreté
Est celui qui fait respirer
Mes poumons comme ma mémoire
Il en est des journées longues
Comme des amertumes
Des entrées en sommeil
Qui savent déjà L’inconsolable réveil
Il en est des peines âpres
Comme des affections volées
Des liens lentement tissés
Que d’autres déchirent
Sans conscience et sans regard
Des prisons aussi violentes
Que les passions qui craquellent la peau
Sans pansement pour l’acide
Sans filtre pour ce qui touche
Des chimères, des îles
Des entièretés
Dans le sang et la sueur
Pour vivre
Le miel et l’amer
Les pieds dans l’enfer
Les paumes contre la douceur
Faire trois fois le tour du ciel
Pour débusquer une étoile
Faire quatre fois le tour des mondes
Pour dénicher enfin deux bras
Entrelacer cinq doigts dans cinq autres
Pour trois fois plus de battements de cœur
Murmurer mille prières
Par quatre vents dispersées
Des ruines naîtront d’autres mondes
Des pierres de nuit bâtiront des aurores
Et dans quelques fragments de secondes
Demeureront l’azur et l’or
Du bout de doigts naîtra la magie
Dans la poussière d’autres hiers
Et quelques fragments d’infini
Se mêleront aux nœuds du lierre
Quelques mots encore
Des lettres posées pour clore
Un temps de verbes partagés
Avec vous, loin ou près
Quelques mots à nouveau
Au tombé du rideau
Sur des moments charnières
Tant d’endroits, de revers
Quelques mots au pluriel
Pour joindre l’essentiel
A mes vœux singuliers
(Douce et heureuse année)
#6mots
Chamboule la nuit
Recoud le jour
Jusqu’à ce que
La lumière revienne
Fragmente la lune
Grappille le ciel
Jusqu’à ce que
L’horizon s’accroche
Caresse la terre
Foule les nuages
Jusqu’à ce que
Tout vive encore
J’écris ces six mots
Pour toi
Six petits mots
Pour te dire
Qu’il n’en faut pas
D’avantage
Que six mots
Sont déjà trop
Qu’un silence
Peut bien nous suffire
Que nos regards
Contiennent déjà tout
Si ton cœur
Bat Ma mesure
Si tu portes
Toutes mes clés
Alors je t’offrirai
Toutes les mélodies
Toutes mes justesses
Entre tes soupirs
Dans la rivière
De mes veines
Court ce qui
Vient vous heurter
Je n’excuserai pas
Qui je suis
Je ne grimerai pas
Mes torts
Et même si
Mes raisons s’évadent
Par-delà vos œillères
Vos idéaux figés
Je ne m’excuserai pas
Plus jamais
De vivre au-delà
De vos limites
La tête posée
Sur la Lune
Je m’allonge
Tout contre la nuit
Les étoiles
Me prêtent leurs songes
Et je m’endors
En rêvant d’aube
En serrant fort
Entre mes doigts
Les colliers de nacre
Des météores