Flic floc… Et voici dépoussiérés les imperméables et autres cirés qui retrouvent toutes leurs lettres de noblesse.
Tandis que les feuilles de terre et d’or poursuivent leur ballet, quelques mots ont trouvé place parmi les gouttes et leur ruissellement au long des vitres embuées.
Vous pourrez ici les entourer de dessins tracés du bout des doigts…
Bel automne et bonne lecture à tous.
Je vais trop vite
Pas assez
Je m’en moque
Je fais du mal
On m’en fait
Ça me touche
Je connais
La peur, le courage
Parfois nié
Je ne crains pas
Les déroutes
Les écarts
Les routes qui ne sont
Ni parallèles, ni comme
Celles que vous connaissez
Je vis
J’aime
Je suis
C’est tout
Quel reflet ornerait vos regards
Si vous voyiez les peintures
Que motiverait vos guerres
Si vous connaissiez chaque bataille
Que resterait-il de vos rêves
Si vous saviez l’espoir
Verriez vous l’ombre de l’amour
Si vous ressentiez les âmes ?
Grandit ce manque qui creuse
Et le cœur et les viscères
Que les images font croître
Autant que l’injustice
Et tout ce que personne ne sait
Et tout ce que d’autres croient
Et tout ce qui bouscule
Ce qui n’est pas compris
Pas sans douleur
Mais sans haine
Marcher quand même
Il enveloppe les parages
Dans sa couverture
D’ocre et de pourpre
Et emplit l’air
De terre humide
Et d’eau terreuse
La lumière s’incline
Dans la douce dorure
Qui chuchote à son feuillage
La berceuse de l’été
Et la nuit grignote
Le jour devenu pressé
Tu as les questions
A toutes mes réponses
Et le vent
De chacun de mes souffles
Tes pas
Sont mes empreintes
Et ton horizon
Tous mes regards
Tes incendies
Rallient mes flammes
Et ton épée
Tranche mes combats
Tes rêves
Dérobent mon sommeil
Et tes bras
Enserrent mes réveils
Et des mots
Pour dire quoi ?
Ce qui ne se dit pas ?
Ce dont les paroles se démunissent ?
Et des phrases
Pour quels yeux ?
Ceux qui lisent malgré eux
L’indicible et les interlignes ?
Et des lignes
Sur quelles parallèles ?
Celles qui s’entrecroisent
Au creux des paumes ?
Elle attend comme on espère
Au long des rails indifférents
Elle entasse dans des malles légères
Des rêves en vrac, des trains de temps
Elle attend comme on espère
Aiguillant de ses doigts
La lumière d’un quai désert
Et la pluie qui l’oubliera
Il y a
Ces marches dévalées
Aux infinis paliers
Aux rebords d’acier
Mais je tiens la rampe
Ces solitudes acides
Qui escortent la nuit
Ces prisons silencieuses
Mais je tiens la clé
Ces routes sous mes pas
Dénuées de destination
Sinueuses, insensées
Mais je tiens ta main
Le temps et ses silences
Gommeront avec soin
Les empreintes laissées
Dans le coton du ciel
Et toutes nos importances
Ne sauront jamais rien
Des fondements, des nuances
Des interstices et des toujours
Elle s’habille des couleurs
De l’automne qui oublie
Encore un peu l’hiver
Et allume l’éther
D’une palette de grâce
Et l’horizon de fougue
Qui a épousé ses yeux
Elle l’atteindra toujours
Elle qui frôle la terre
Tant qu’on croirait parfois
Qu’elle craint de l’écorcher
Il me parle d’ancrage
Je danse sur le pont
Il me parle de temps
Mon oubli l’emporte
Il me parle de demain
Mes réveils se blottissent
Dans ses bras
Il me parle de route
Mes valises trépignent
Il me parle de liberté
Mes prisons s’évadent
Une parenthèse ouverte
Pour faire le point
A mis l’accent
Sur les interrogations
D’un rêve en pointillés
Puis tes exclamations
Ont ponctué
Mes lignes qui s’en retournent
Mes mots sans guillemets
Et chaque virgule
Même minuscules
Soulignent encore
Les traits qui nous unissent
Un cœur en corolle
Au milieu des flammes en fleur
Des colères qui caracolent
Parmi les souffles qui effleurent
Les pourpres se déploient
Dans le fouillis des feuilles
Parsemés de plumes et parfois
De filaments d’or qui s’effeuillent
Mes envies n’ont pas de trêve
Je crois les nuages et les signes
Mes idées comme mes rêves
Débordent des cases et des lignes
Au milieu de tous mes doutes
Je garde même si c’est étrange
Mes contradictions qui déroutent
Mes convictions qui dérangent
Et mon cœur
Un peu trop grand
J’écris
Jusqu’à ce que les mots m’enivrent
Que les lettres exorcisent
Les chapitres inachevés
Les paroles muettes
J’écris
Les phrases que mon sang grave
A l’encre de mes veines
Ce qui dévore, ce qui enchaîne
Tous les débords et toutes les flammes
Si le paradis se mérite
Si du labeur dépend le salut
Si les douleurs ne s’éludent pas
Vibre encore
Si le poids s’enchaîne aux épaules
Si le lest est de plomb
Si les ailes se déploient froissées
Résonne plus fort
Dénoue ce qui te tient le ventre
Relie ses cordes à ton cœur
Et offre-le
A chaque touche
Dévaler des vallées
Raisonner nos deux mains
Pour que demain résonne
Du devoir de voir
Dans vos yeux les cieux
Dévider des vides et
Dévoiler des voiles
D’étoiles et des toiles
Aux teintes jamais éteintes
Tu es venu comme se lève la brise
Souffler sur mes regrets acerbes
Voler mes peurs indécises
Pour les parsemer dans l’herbe
Tu es reparti comme un rai de lumière
Qui n’a vaincu les nuages
Que d’une percée éphémère
Qui noie encore mon paysage
Pas un ne sait
Le prix de tes paroles
Le vertige des autres
Ce que tu combats
Certains jours plus que d’autres
Pas un ne sait
La haine de cette solitude
Ton refuge et ta prison
L’étau qui te broie les entrailles
Mais pas un ne sait
La beauté des mondes
Que seule toi protège
#6mots
Rien de plus
Que le silence
Rien d’autre
Que de la soie
Et du velours
Sous les doigts
Rien de moins
Que des chamades
Et des sourires
Et des soupirs
Pour rien
Pour tout
Pour toi
Ce qu’on ne fera
Jamais plus
Ces rêves tissés
De fil d’espérance
Deviendront nos souvenirs
Les plus précieux
Il a tant
Rêvé ses ailes
Que même le sol
S’est dérobé
Tu peux seulement
Donner ton coeur
A celui qui
T’offre le privilège
De t’emmener encore
Voler avec lui
Seule ta poésie
Emprunte mes mots