La lumière rétrécit la nuit. La chaleur gagne l’atmosphère. Le printemps étale sa chevelure d’or et de verdure jusqu’à frôler l’été. C’est là, agrippés à quelques rayons de soleil, que mes mots se sont posés sur juin…
Ne vous reste plus qu’à les ramasser, de ci de là, pour aciduler ces premiers jours de juillet…
Bonne lecture et bel été à tous
A bientôt dans les interlignes,
Carole
Quelques folies croisent des couleurs
Au loin les tiges dodelinent
Toutes les lumières s’habillent de fleurs
Et chaque pluie devient câline
La rosée pleure des pétales
Quand l’air expire du soleil
Tant d’ailes bruissent dans des dédales
Juin déploie toutes ses merveilles
Il vient récuser l’hiver
Et chantonner tout bas
L’oraison
Des bals funestes
Il bat au rythme
D’un voyage
D’autre saison
D’autres raisons
Il coule dans ma sève
Et ses racines
Nouent ma terre
A la lumière
Mon renouveau
Ressemble au printemps
Et le printemps
Te ressemble
Je n’attends plus
Je laisse s’éteindre
Et les nuits repeindre
Toutes les heures perdues
Je n’attends plus
Le crépuscule des veilles
Les suites qui s’éveillent
Ni d’autres débuts
Je n’attends plus
Rien que maintenant
Plus de présents absents
Ni de temps révolus
Ne me cherche pas
Où tu crois que je suis
Où les autres attendent
Ne me cherche pas
Auprès des habitudes
Ni ailleurs qu’ailleurs
Tu ne me trouveras
Qu’en des mondes reculés
Où l’hiver épouse l’été
Entre des pages et des songes
Et contre le cœur
De quelques poèmes
Pardon aux saisons
Et aux battements d’ailes
Pour nos déraisons
Nos mémoires infidèles
Pardon aux abondances
Et à toutes les merveilles
Pour nos inconsciences
Nos maux sans sommeil
Pardon aux miracles
Et aux rêves possibles
Pour toutes nos débâcles
Nos mépris, nos bibles
Ce que les murs murmurent
Là, dans leurs interstices
Épilogues et prémices
Des ans, de leurs gerçures
Souvenirs des esprits
Bribes d’instants sans bruit
Ceintes de temps, d’usure
De passé, d’insouciance
Les pierres jointes encensent
Ce que les murs murmurent
Ma force dont tu prends soin
Je te l’offre en retour
Et d’obstacles franchis en toujours plus loin
Où que je puisse aller tu es le retour
Tes attentions dont je prends soin
Tu me les offres en retour
Nichées dans les affres du quotidien
Et chaque recoin de notre parcours
Dans tes courses éperdues
N’oublies pas tes espérances
Délectes-toi à chaque lieue
Du sel de tes inconstances
Poursuis tes lunes insaisissables
Et ce qui retient tes souffles
Jusqu’à frôler le froid et l’éphémère
Jusqu’à renaître de chaque insolence
Et respirer
Enfin
Remonter les hauts
Descendre les bas
Frémir jusqu’aux os
De l’envie d’ébats
Juste un peu de toi
Contre mes émois
Et la soie qui tutoie
Nos désirs siamois
En montées, en vertiges
Sur nos écorces de craie
Démonter les vestiges
De nos corps secrets
Qu’attendrais-tu
Si le sens prévalait
Et que rien ne comptait plus
Que chaque seconde entre nos doigts
Que voudrais-tu
Si avoir n’était plus
Qu’une insignifiance
De nos souvenirs
Qui serais-tu
Si l’essentiel prenait sa place
Et que nos jours ne contenaient
Que ce qui existe
Parce tout est là
Offert au regard
Les miracles se déploient
Pour ceux qui savent voir
Les tiges chuchotent
Ce que le vent leur narre
Quand les épis grelottent
Dans la tiédeur du soir
L’hiver s’endort
L’été tend ses largesses
L’éther se drape d’or
Grisé de délicatesse
Quelque-part dans l’indicible
Le pli des évanescences
Par-delà les impossibles
Où encore n’est qu’insolence
Vit ce qui ne dure pas
Ce que l’âme sait
Ce qu’elle ne dit pas
Ce que l’aube promet
Vibrent les intensités
Paupières closes, poings serrés
Passions de sang sans trépas
Toutes les raisons d’être là
J’ai attrapé le vent
Avant qu’il ne s’enfuit
J’y ai noué des rubans
Et des larmes de pluie
J’ai frôlé la lumière
Et m’y suis allongée
Dans un drap de poussière
Sur une couche étoilée
J’ai volé des moments
Aux fabuleuses gouaches
Sans plus de tourment
Ni ombre qui se fâche
Je partirai peut-être
Puisque ailleurs tout est mieux
Et pour ne plus jamais
Quitter l’été
Je dormirai peut-être
Puisque en rêve tout est mieux
Et pour ne plus jamais
Devoir désespérer
Je volerai peut-être
Puisque en haut tout est bleu
Et pour ne plus jamais
Sur terre renoncer
J’apprends
A rester fragile
A redouter l’absence
J’apprends
A manquer
A lâcher quelques prises
J’apprends
A croire
A me délester
A espérer quand même
J’apprends
A semer des doutes
A assoupir mes insomnies
Sur le seuil de tes nuits
J’apprends
A aimer
A t’aimer
#6 mots
Et dans la forge
Du temps
Nos failles seront
Battues et martelées
Pour modeler
De larmes et d’acier
La lame bénie
D’autres forces aiguisées
Parfois, nous survivons
Plus forts encore
Tes yeux éveillent
Tous mes matins
Et tes mains m’apprennent
Les caresses
Tes orages grondent
Dans mes nuages
Quand tes bras protègent
Mes refuges