Doucement, les blés se vêtissent de blondeur, les coquelicots tâchent les prés, le soleil se réchauffe… Un printemps, lentement, s’éloigne en points de suspension, auxquels l’été s’agrippe pour faire son entrée.
Et au long de juin, des mots se sont égrenés…
Bonne lecture et doux juillet,
Carole.
D’heures paresseuses comme de minutes folles
De précipitation et d’un peu de langueur
Se compose ce jour et d’autres nuits ailleurs
Peut-être le bonheur y prendra son envol

Les ardoises et les toits de verre
Chant de vie, serment de lumière
Lavant les larmes et la poussière
Les feuillages et les creux de mains
Choyant les danseurs de l’orage
Lavant la terre et les chagrins
L’air te raconte
Et le temps décompte
La distance et les pas
Les vagues te ramènent
Sur le sable se promènent
L’ici et l’au-delà
La terre se poudre d’or
Quand le soir s’endort
Et la nuit rêve de toi
Rien n’est si grave et tout s’efface
Même en enfer les flammes dansent
Tout ce qui part reprend sa place
Ne reste en nous rien que l’essence
Et quelque-part, chaque seconde
L’aube éclaire une renaissance
A chaque instant, un lieu du monde
Est l’endroit où tout recommence
Le temps qui courtise la lumière
La vie connait son éloquence
A chaque instant un lieu sur terre
Est l’endroit où tout recommence
Les prunelles noyées
De torrents d’images
Et de mots clamés
Vidés de sens
L’esprit englouti
Sous les déferlements
De mal, d’absurde
L’âme suffocant
Sous les assauts
Incessants
Terrifiée de succomber
Sous le nombre
Usée de batailles
Déjà perdues
Une goutte
Dans un désert
Des aubes radieuses, des soirs d’adieu
Incrustés partout dans les lieux
Le bonheur rangé près du pire
Dans les cartons et les souvenirs
Des futurs jamais arrivés
Des départs sans aucun regret
Des fins emballant l’avenir
Dans les cartons et les souvenirs
Je vis dans un dédale
Les torches sont des bougies
J’y sème des pétales
Ariane s’est enfuie
J’emprunte des méandres
Qui perdent l’horizon
Et le nord vient reprendre
Les bonnes directions
Je vis dans un dédale
Sans début ni sortie
Où les pôles en cavale
Déboussolent mes abris
Laisse-moi tomber
Me relever
Encore
Je saisirai ta main
Si je ne peux plus
Vraiment plus
Laisse-moi derrière
Sans te retourner
Ni m’attendre
Je te hélerai
Si je ne peux plus
Vraiment plus
Sois mon recours
Mon secours
Ma dernière chance
Peut-être
Rien de plus
Vraiment rien
Tu es le monde
Toi dont les yeux
Brillent de lumière
S’imbibent de beauté
Et des couleurs du ciel
Tu es le monde
Toi qui rêve
Encore
Par-delà les ténèbres
Les doutes
Le temps qui passe
Tu es le monde
Toi dont l’humilité
S’arme
De courage
Et de patience
Tu es le monde
Toi qui foules
Le sol de tes pas
Plus loin
Jamais tout droit
Jusqu’à l’horizon
Tu es le monde
Toi qui sais
Caresser la terre
Pardonner
Apprendre encore
Et transmettre
Tu es le monde
Son or
Ses prunelles
Toute la vie
Ses maillons
Son tout
Toi qui aimes
Des vies comme des particules
Qui s’attirent et puis s’entrechoquent
Elles se hâtent, soudain reculent
En trajectoires réciproques
Elles fusionnent ou bien s’évitent
Puis se trouvent sans le vouloir
Pendant que leurs courbures ébruitent
Des cris de vie, des brins d’espoir
Lentement depuis l’est, la girouette a grincé
Les jours savaient déjà les langueurs à venir
Les armoires ont rangé les épais cachemires
Et les folies à foison se sont apaisées
Le printemps a longtemps chuchoté ses préludes
Les ailes de l’été déploient leur plénitude
Parce que tes rafales
Portent mes ailes
Et que ton histoire
Rime avec mes mots
Parce que ma rive
Conte tes océans
Et que mon sourire
Enlace tes lèvres
Parce que ma route
Esquisse tes virages
Et que tes miracles
Exaucent mon bonheur
Je t’aimerai aujourd’hui
Demain
Peut-être
Tes doigts recueillent
Les perles salées
Qui quittent mes cils
Goutte après goutte
Tes bras m’accueillent
Si la route m’épuise
Et j’apprends mon souffle
Pas après pas
Ton cœur cueille
La musique de mes jours
Sans mesure, sans limite
Note après note
On écorche le ciel avec tant de prières
D’attente et de vouloir, tout de suite et toujours
Et s’il faut de l’espoir pour braver chaque jour
On vit entre demain et ce qui dort derrière
Le bonheur brille là, il n’est pas autre part
Partout dans le reflet des yeux qui savent voir