Les quiétudes hivernales ont laissé place aux fourmillements des renouveaux. Aux magies des réveils. Aux lumières plus longues.
Lentement, les jours se sont vêtus de vert, et l’air, de douceur. Et des mots ont chuchoté à l’oreille du printemps.
Douce lecture et bel été.
Carole.
Tout est léger dans l’air
De la douceur éclaire
La tige perlée d’eau
Le vent soufflé d’oiseaux
Tout frémit et frissonne
Pendant que s’abandonne
La trace de l’hiver
En ravivant la Terre
Tout colore le monde
De moment en seconde
Le ciel perlé de pluie
Le temps soufflé de Vie
Tromper les heures
Dénuées de temps
Troquer les pleurs
Contre des orages
Traquer les peurs
Vaincues de courage
Tracer des lueurs
Jusqu’aux firmaments
(Poème en “6 mots”)
Il m’a fallu du temps pour être
Un peu plus loin, un autre endroit
Un peu plus tard, demain peut-être
Des carrefours et quelques choix
J’aurais quitté tant de chemins
Et parfois plié sous le poids
Aujourd’hui l’errance a pris fin
Tous mes ailleurs sont près de toi
Où es-tu parmi la poussière
Au creux d’un printemps recouvert
Seulement d’un manteau de guerre
Toutes les peurs en bandoulière
Où es-tu parmi le vacarme
Depuis qu’est morte la musique
Le jour s’habille de panique
Et du ciel dévale des larmes
Et juste être là
Sous la bruine
Sous l’orage
Sous ton regard
Là
Quand l’aube contemple
Quand la lumière renaît
Quand tes yeux s’ouvrent
Là
Où tout compte
Où tout respire
Où le temps nous oublie
Être juste là
Dans les bras d’un printemps
Dans le creux d’un instant
Là
Avec toi
Au creux du monde
Il est quelques lieux
Quelques instants
Quelques grâces
Où tout à la fois
L’on se sent le plus vivant
Et où l’on voudrait mourir
Aux murmures de brise je n’ai répondu
Qu’en fredonnant au long de ses tiédeurs exquises
Des notes de candeur que ses danses attisent
Et j’ai fermé les yeux de douceur éperdue
Aux secrets du printemps à peine chuchotés
J’ai déclos un recoin de coeur un peu perdu
Pour inventer ce lieu où ils vont s’abriter
Et si nous marchons côte à côte
D’autres jours et plus loin
Est-ce que ça pourra être
Encore comme ça
Et si la vie nous gardait un peu
Contre ses privilèges
Est-ce qu’on pourra encore
Etre toi et moi
Et si nos mêlées emmêlées
Délayaient les doutes
Est-ce que tu seras
Encore là
Le regard curieux, le coeur en voyage
L’âme impétueuse, l’amour en partage
La peau grisée d’air, l’espoir en bagage
Tatouée de liberté, jamais trop sage
J’avance sans toujours voir le rivage
Et le sourire offert aux pluies d’orage
Un soupir fait parfois bien mal
Quand le mieux vient à coûter cher
Ce qu’il faut n’a pas d’idéal
Même les coeurs gonflés se serrent
Demain grisonne d’éclaircies
Le décor veut rester pareil
En rénovant les coloris
Et dehors il pleut du soleil
Elle voudrait au long de ses doigts
De l’eau qui dégouline
De la pluie qui délave
Elle voudrait au long de ses yeux
De l’horizon de feu
D’autres regards qui brûlent
Elle voudrait près de ses oublis
Des quiétudes de victoire
Et des songes d’aube
Que rien
Ne réveille
Laissez moi le vent
Celui qui escorte entre les doigts
Toute la liberté
Du ciel
Laissez moi l’aurore
Fille de nuit, mère de lumière
Pour éveiller la toile
Du monde
Laissez moi l’amour
Celui dont les regards pansent
Celui qui suture, celui qui sait déjà
Tout
A l’amble de nos paix entre nos doigts mêlés
Au doux de ton épaule posée sous ma joue
A l’aune de la Vie qui vient tout emporter
L’absolu résonne et rien n’a besoin de nous
Où es-tu lorsque, même là,
Ton regard se perd en voyage,
Tes horizons nacrés d’images
Aux couleurs d’eau de nymphéas
Où sont perdus tous ces ailleurs
Que tu badigeonnes d’espoir
Forgé de musique et d’histoires
D’un monde sauf de nos erreurs
C’est à l’aube que le temps espère
Quand la nuit
Respire encore
Et que le jour
Retient son souffle
Là où les fleurs s’épanchent et où le vent est libre
L’air en équilibre, la joie en avalanche
Au long d’un coeur qui penche quand le bonheur vibre
Par toutes ses fibres, la vie prend sa revanche
Et s’il perle de tes yeux
Quelques gouttes de baiser
Sur mes terres dévastées
Je resterai là un peu
Si ta lumière combat
Mes guerres, mes hématomes
Si elle éteint les fantômes
J’habiterai dans tes bras