Mots d’Hiver

Tandis que le froid a figé le matin et que les jours se sont enveloppés de nuit, bien à l’abri, quelques mots hivernaux ont pris naissance.
Le printemps vous les dévoile, pendant qu’il peaufine déjà les siens…

Agréable lecture et doux printemps à toutes et tous
Et à bientôt dans les interlignes…

Carole

 

 

Tandis qu’auprès des âtres le temps ralentit
Dans les pas de l’hiver où le froid s’est couché
Près des givres de l’aube que la nuit blanchit
Marchent des gouttelettes d’étoiles glacées

 

 

 

 

Me réveillerai-je demain
Sous un ciel de rouge vêtu
Séchant les larmes de chagrin
D’un monde de paix disparue

Demain quand reviendra le jour
Combien d’âmes sur les déroutes
De cris broyés par les discours
Verront l’espérance dissoute

 

Il n’y avait qu’un lieu
Pour que mes repos
Apaisent la nuit
A l’oubli du froid

Il n’y avait qu’une douceur
Pour que mon corps
Veille une étreinte
Au murmure des tendresses

Il n’y avait qu’une caresse
Pour que chaque entaille
Conjugue ma peau
Au temps de Toi

 

Si la brume s’évapore
L’aurore peut bien mourir
La lumière en un soupir
Fuira le noir qui s’endort

Si la brume se tarit
Les rêves peuvent bien choir
La lumière en un espoir
Peindra le jour et la nuit

 

Parce qu’il y a
L’air et le temps
L’hiver, les accalmies
L’oubli et l’univers

Parce qu’il peut
Faire doux près d’ici
Pleuvoir sur la vie
Y avoir des raisons

Respire
Parce que rien n’est si grave

Respire
Parce que rien ne dure toujours

Respire
Parce que rien ne t’attendra

Respire
Parce que la vie 
Est la seule urgence 

 

Depuis si longtemps que tant de souffrances
Disloquent nos paix, noircissant le jour
Que malgré le passé, tout recommence
Ne supplions-nous donc que des cieux sourds

Il viendra un temps pour les renaissances
Où des hommes enfin sauront la terre
Et la valeur de toute l’existence
Sans empire, sans pouvoir et sans guerre

Il viendra un temps pour chaque justice
Pour avancer de toute autre manière
Sur le chemin que nos espoirs esquissent
Longeant des champs de bataille en jachère

 

 

Quand ma nuit s’endort dans tes bras
Que mes yeux bercent ton matin
Je garde juste à cet endroit
De la douceur dans ton écrin

Quand tu manques, que l’air est rare
Et que ta voix tarit mes larmes
Je garde au bleu de ton regard
Toute la paix qui me désarme

 

 

La brise de l’aube
Le prélude du printemps
L’or du soleil
Les paupières closes
Tu es fait de ça

L’oubli du temps
L’ombre d’hier
Ce que tu n’es plus
Ce que tu seras
Tu es fait de ça

Le coeur qui sait
Les éclaboussures de vie
Le sourire des larmes
Tu es
Tout ça

 

Vient-elle d’ici, vient-elle d’ailleurs
Elle dont les yeux peignent des chimères
Elle pour qui le ciel rejoint la terre
Et qui du bout des cils farde des fleurs

Vient-elle de loin, de plus près encore
Ses larmes tressant des filaments d’or

 

 

 

Ecoute
La peine au coin de ce sourire
Le soupir des arbres
La paix d’autres silences

Ecoute
La pluie battre les tuiles
Le souffle retenu
L’espoir gagner les âmes

Ecoute
La berceuse de la mer
Le grondement des renaissances

Ecoute
La vérité du silence
Et toutes
Les symphonies du monde

 

S’il faut des ombres pour que règne la lumière
Je serai le silence au milieu des vacarmes
L’espoir d’autre lueur des lieux où tout se perd
Quand le noir s’estompe et que l’enfer rend les armes

S’il faut des éclats pour bombarder chaque guerre
Je serai le rire fou s’éprenant des larmes
L’hiver fredonnant les berceuses printanières
L’hymne d’espérance quand hurlent les alarmes

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