Un peu nostalgique, très reconnaissante, vaguement fière et très heureuse, la saveur des mots de mars a toujours celle toute particulière des anniversaires…
Il y a 2 ans déjà naissaient les “Mots du Mois”.
Voici donc les troisièmes “Mots de Mars”, dans le contexte étrange que nous vivons tous actuellement, pour vous apporter un peu d’évasion et quelques voyages… et des remerciements pour être de plus en plus de lecteurs à les parcourir de vos regards…
Bon courage à tous, et surtout, prenez soin de vous et de vos proches !
Et #RestezChezVous !
Et le temps s’étire, différent et confiant
Nous laissant retisser des cocons finement
Le vrai peut remplir chaque jour infiniment
Un flacon d’essentiel en ce confinement
Et le temps s’étire, nous offrant in fine
De l’amour à confier, des suites à inventer
Il était une valse
Habillée de temps
De soieries de mémoires
Encore un tour
Ses pas se mesurent
Se décomptent
S’envolent comme les robes
Encore un tour
Elle tourne et chavire
S’enjolive, se pleure
A user la piste
Au dernier tour
Il était une valse
Que la vie dansait
Ca glisse
Entre les doigts
Entre les coups
Entre deux cils
Ca s’échappe
D’un rêve, d’un oubli
D’un mot supplémentaire
D’un geste inaperçu
Ca s’évade
Bien plus loin
Par-delà nos matins
Bien plus loin
Par-delà les fenêtres
Ouvertes
Les promesses se défont
Les serments se délient
Les paroles s’envoleront
Les écrits s’oublieront
Mais ici, maintenant,
Rien de tout ça ne compte
Un souffle retenu
Rien qu’un battement de cil
Un regard ressenti
Jusqu’à l’orée du cœur
Se savoir
Même sans se connaître
Ses étoiles ne brillent qu’au noir de ses nuits
Il ne respire encore que s’il la sait sauve
Ses yeux se reposent quand il est endormi
Dans ses jours gris elle pleut des sourires mauves
Elle entraîne les pas de tous leurs tours de danse
Il décompose les accords de ses silences
Peut-être dans tes bras
Trouverai-je un asile
Où le temps oubliera
Tous les maux inutiles
Peut-être dans tes bras
Subsiste un refuge
Une paix sans trépas
Un ciel sans déluge
Peut-être dans tes bras
Se meurent les violences
D’un monde qui ne sait pas
Les roses ni les essences
Je pardonne et je recommence
Tourne la boucle qui use le temps
Même si je sais, rien ne m’apprend
La rancune ou bien la défiance
Je pardonne et je recommence
Perdue dans les courbes infinies
D’un mirage de liberté choisie
Avec lequel mes larmes dansent
Peut-être certains se connaissent-ils
Avant de se rencontrer
Et peut-être que quelques-uns
Parfois se croisent
Et peut-être même qu’ils
Se reconnaissent
Et si tu sais pourtant
Combien je crains les barreaux
Combien l’air est absent
De mes bulles sans ventaux
Et si tu sais pourtant
Mes larmes et mes murmures
La douleur qui attend
Derrière certains murs
Et si tu sais pourtant
Le sel et l’amertume
Sur mes lèvres, dans mon sang
Dans l’encre de ma plume
Et si tu sais pourtant
Le noir comme les fuchsias
Les replis de mes contretemps
Les feux, l’armure et les combats
Et si tu sais pourtant
Et si tu sais vraiment
Et si tu veux rester quand même
Alors je croirais que tu m’aimes
Puisque le temps s’échappe et que tant s’y enfuit
J’ai gardé l’attente pour ce qui vaut la peine
Pour tes regards d’or qui habillent qui je suis
Pour l’encre de tes mots qui me brûle les veines
Puisque l’aube sait que même le ciel oublie
J’ai gardé mes ailes pour tous tes infinis
Je te tiens, tu me retiens
Dans les volutes d’un piano
Dans les courbures d’un alto
Ne lâche pas
Ne lâche pas ma main
Tu me tiens, je te retiens
Je volte mais jamais ne tombe
Même quand ton violon succombe
Nos pieds nus sur un quatrain
Je viens, tu me reviens
Même si nos corps se séparent
Si nos accords se réparent
Ne lâche pas
Ne lâche pas ma main
Dis-moi
Que tout ira mieux
Que quelques demains
Abandonneront la peine
Que certaines prières
Seront entendues
Que d’autres douleurs
S’assoupiront à l’aube
Qu’un piano racontera
Encore des voyages
Que tu seras là
Pour ravir mes sourires
Ceux qui naissent
Dans tes yeux
Et le temps par moments pourrait-il disparaître
Nous laissant mettre au monde d’autres souvenirs
Continuer plus tard, nous oublier peut-être
A peine nous effleurer puis déjà s’enfuir
Et le temps par moments pourrait-il renoncer
Tarir quand même nos larmes sans rien voler
Elle rêve en noir et blanc
De nacre sous ses doigts
D’ébène qui résonne
De cœur au long des cordes
Elle rêve en blanc et noir
D’impromptues martelées
De nocturnes murmurées
De phalanges caressantes
Elle rêve sur des portées
Et jette les yeux fermés
Son âme sur un clavier
En effaçant le monde
Le soleil revenu au jour où tu t’en vas
N’éclaire que l’absence d’un azur brumeux
Tu rejoins tous ceux qui sont partis déjà
Ma mémoire est mon tout, elle est pourtant si peu
Les nuages sont loin, peut-être es-tu près d’eux
A travers la lumière, c’est mon regard qui pleut
Quelques fragments
Et des parcelles
Égrenés
Comme on sème
Un peu de pluie
Sur les fontaines
Des soupirs de soleil
Entre les orages
Et des lucioles
Avant le matin
Des grains de soi
Pour une terre
Et celui
Qui de ses yeux
Rassemble
Quelques fragments
Et des parcelles
Je ne suis qu’un message
Ecrit et déposé
Convoyant des images
Des fleurs et des pensées
Je ne suis qu’un message
Un instant, un oiseau
Au milieu du tapage
Juste quelques mots
Je ne suis qu’un message
Une plume pour un être
Une larme pour un nuage
Toute une histoire peut-être
Ailleurs, peut-être plus loin
Dans d’autres contrées
D’autres dimensions
Une autre époque
Une autre vie
Elle sait
Qu’ils auront
Enfin une chance
D’arrimer leurs yeux
D’échanger leur souffle
De réunir dans un instant
L’enfer et toutes les éternités
Elles prennent parfois tant de place
Dans le vide et sans espace
Là juste au bord des douleurs
Dans la mélancolie du cœur
Dans un tumulte, dans une foule
Dans le silence des jours de houle
Auprès des nuits d’incertitude
S’éveillent toutes mes solitudes
Je te promets
D’être imparfaite
Car nos essences sont aussi
Dans nos erreurs
Je te promets
De ne rien avoir
Car ce qui nous appartient
Ne tient pas dans les mains
Je te promets
De ne rien te promettre
Car ce qui n’est plus libre
Finit par mourir
C’est entre tes lèvres que mes mots disparaissent
Contre tes murmures que s’encrent mon sourire
Si mes errances s’achèvent dans tes caresses
Tes absences laissent mes étoiles mourir
Et quand elles font des miennes des poétesses
C’est entre tes lèvres que tous mes mots renaissent
Je te veux pour printemps
Que tes douceurs
Fanent mes hivers
Je te veux pour printemps
Que mes couleurs
Bariolent tes nuages
Je te veux pour printemps
Que tout commence
Quand tout recommence
Je te veux pour printemps
Pour celui-ci
Et tous ceux
Qui reviendront